L’éternel retour de Sylvain Tesson

Dans la foret il y a une justice
     Mais c'est rarement celle des hommes.

L’éternel retour  c'est 100 pages, 5 nouvelles qui nous rappellent l’inexorabilité du destin, la cruauté de certaines situations, la bêtise de certains hommes mais aussi le possible rapprochement de cultures que tout oppose.L'auteur voyageur, Sylvain Tesson, nous fais méditer sur l'inutilité et la nocivité à vouloir contrôler la nature et met en évidence les travers de la société de consommation et de la mondialisation aux travers de ces 5 textes percutants, sobres et philosophiques.

Dans le premier texte, "l'asphalte",l'auteur nous fais voyager dans les montagnes de Géorgie ou l'on côtoie le vieil Edolfius qui rêve de grandes voies goudronnées qui désenclaverait le village de Tsalka et l’empêcherait de disparaître, sans penser que cela pourrait aussi être la raison de son malheur...Une histoire percutante dont la chute nous fait l'effet une gifle.

Le deuxième texte ''Les porcs",nous offre le témoignage d'un exploitant de porcs dans le Dorset anglais, l'emploi de la première personne renforce l'empathie.Il dépeint l’horreur et la cruauté régnant dans le monde de l'industrie animal. Ce texte constitue un véritable signal d'alarme qui devrait être entendu de tous, partageons cette nouvelle très réaliste pour alerter le plus de monde.

Le troisième texte '' Le Lac" est l'un de mes favoris, la morale de cette nouvelle est que l'on peut échapper aux lois des hommes mais pas à celle de la nature, cette morale est aussi présente dans les autres textes mais elle est plus criante dans celle-ci. Je n'en dirai pas plus pour ne pas gâcher la lecture.

Dans le quatrième "L’Île", sept hommes, tous d'origine et de caractère différent, ont survécu au naufrage de leur bateau. L'un d'entre eux s’érige frauduleusement en prophète mais  empêche réellement  les autres de mourir de lassitude , les autres l'apprennent et dans un accès de colère, se vengent de façon radical... Dans la ''vie'', il est bon de mesurer l'ampleur de ses actes avant d'agir.

Le dernier texte ''Le phare", qui est le seul avec une fin heureuse, est celui que j'ai le moins apprécié. Le gardien du phare le plus austral du continent asiatique est invité par une confrérie bretonne, car le phare russe a été érigé par des Bretons. Le Russe fêtera un noël inattendu et inoubliable dans un phare du Finistère.

Si ce livre vous intéresse, je vous conseille également le recueil "Une vie a coucher dehors" (que je ne tarderais pas a acheté) car duquel sont extrait ces nouvelles.